lundi 4 novembre 2013

Vers la Caroline du sud

Du 29 octobre au 4 novembre 2013
De Beaufort (Caroline du nord) à North Myrtle Beach (Caroline du sud)


Mardi le 29 octobre 2013
… encore des dauphins
Beaufort (Caroline du nord)

Jour 108


Enfin la température se réchauffe.  Par cette belle matinée ensoleillée, nous sortons dans le cockpit pour déjeuner. Quelle fut notre surprise de voir de nombreux dauphins qui nageaient autour du bateau. Subjuguée du spectacle qui se déroulait devant nos yeux,  j'en ai presque oublié les "toasts" sur la cuisinière.  C'est donc en dégustant des rôties un peu brûlées que nous admirons les déplacements des dauphins. Tout à fait magique!

 
Maman dauphin avec son bébé

Déjà comblés par la présence des dauphins, nous sommes témoin d'un spectacle impressionnant d'oiseaux qui se nourrissent à même le plan d'eau. Goélands, pélicans et sternes sont présents pour l'occasion. Wow... Toute une matinée!


22 degrés C au thermomètre, ça se prend bien. Nous partons visiter la ville de Beaufort avec l'équipage de New Liverpool, Nathalie et Benoit. En arrivant non loin de la ville, nous voyons un cheval sauvage. Trop cool! Peu incommodé par notre présence, il continue de se nourrir. Il semble très peu sauvage finalement et habitué à la présence humaine. Malheureusement, la marée étant basse, il nous est impossible de s'approcher pour mieux admirer ce spectacle, de peur que le moteur du dinghy ne s'abime. 
Au loin... un cheval sauvage

Selon Wikipédia, ces chevaux sauvages vivant sur les îles-barrières des Outer Banks, en Caroline du Nord,  ont probablement été amenés dans les Amériques il y a très longtemps, Leurs ancêtres sont peut-être redevenus sauvages après avoir survécu à des naufrages, ou simplement après avoir été abandonnés sur les îles par les explorateurs. Ils survivent en pâturage sur les herbes des marais, qui leur fournissent de l'eau ainsi que de la nourriture, complétées par des points d'eau douce temporaires.
Bateau de pirate rencontré sur notre chemin














Des milliers de petits poissons qui se regroupent pour se protéger des prédateurs.


Après la visite de la coquette ville de Beaufort, nous retournons au bateau. Nous occupons notre après-midi à lire et se reposer au soleil. Luc pour sa part se paie une petite baignade à 62 degrés F pour nettoyer la coque. 

 


Mercredi le 30 octobre 2013
… de nouvelles rencontres
De Beaufort à Swansboro (Caroline du nord)
Jour 109
Nous quittons notre ancrage de Beaufort vers 8 heures, en direction de Swansboro. Le paysage n'a rien de particulier à nous offrir sauf le plaisir d'être sur l'eau par une belle journée ensoleillée. Arrivés à destination, nous remarquons que les conditions d'ancrage sont moins favorables. Nous décidons de prendre quai à la Casper's marina qui nous semble tout indiqué en cette veille de l'Halloween. 




Swansboro, "Friendly city by the sea"

Un pélican

Nous avons le plaisir de faire la rencontre de l'équipage du voilier québécois Angélica, à quai près de nous. Cette jeune famille en provenance de la Mauricie (Maxime, Karine, Noah et Alexia), entreprenne, tout comme nous, leur descente vers le sud. Nous ne pouvons que saluer leur audace et leur détermination d'entreprendre cette aventure, sur leur bateau de 30 pieds, avec de jeunes enfants de 2 et 5 ans. 

Belle gang!
Nous organisons une soirée pizza est afin de prolonger nos discussions et faire plus ample connaissance. Nos compagnons de voyage, New Liverpool, se joignent au groupe. Quelle belle soirée!

Nous nous endormons au son du crépitement des petites crevettes venues déguster les verdures collées sur la coque de Léane.


Bonne fête Michel pour tes 60 ans



Jeudi le 31 octobre 2013
… Joyeuse Halloween
De Swansboro à Topsail Beach (Caroline du nord)
Jour 110

Joyeuse Halloween à tous les pirates, sorcières et princesses de ce monde. Une pensée toute particulière à mes petits chérubins Daphné et Thomas en cette journée de fête tant attendue. Bizous XXX

Vers 7h30, déjà les équipages s'affairent à la préparation d'une autre journée de navigation. Tout à coup!, un méchant pirate fait éruption dans le cockpit du bateau voisin... À l'abordage! Eh non, ce n'est que Maya de New Liverpool qui s'est transformée en pirate pour l'occasion de l'Halloween. Trop cute!


Nous quittons à 8 h30 accompagnés des voiliers New Liverpool et Angelica. Déjà, le ciel commence à s'assombrir. Eh oui, du temps maussade est annoncé pour les prochains jours. Nous profiterons de cette dernière journée de soleil pour emmagasiner le plus de vitamines possibles.


Le canal nous paraît plus triste par cette journée pluvieuse. Nous gardons notre bonne humeur d'autant plus que des dauphins passent nous dire bonjour.   Euh "good morning".

On voit au loin, des manifestations militaires: des bruits de bombe retentissent, des projectiles de fusées éclairantes sont visibles dans le ciel, des hélicoptères sophistiquées survolent le périmètre. Aussi, le long de la rive, des pancartes  nous préviennent de ne pas accoster. En effet, une base militaire est située non loin de l’ICW, près de Mile Hammock Bay, et où un bassin a été spécialement creusé pour permettre des exercices militaires de toutes sortes. On l’appelle le « Camp Lejeune. »  D'ailleurs, hier,  le canal a été fermé temporairement à la circulation, le temps d'un exercice... En tout cas, la chose militaire est prise au sérieux aux États-Unis. On ne s'en mêlera pas.




En arrivant à la bouée R60, un voilier est échoué. Lors de notre passage, déjà le "towboat" arrivait pour le sortir de cette fâcheuse position. Malgré son tirant d'eau de 4 pieds et 10 pouces, le haut-fond de sable a frappé la coque de son bateau. C'est malheureusement les désagréments qui  nous guettent dans l'Intracoastal Waterway: le déplacement des sols sablonneux dû aux courants et aux marées. La grande majorité des navigateurs, tout comme nous, est muni d'une couverture d'assurance pour couvrir de tels aléas. Nous compatissons avec lui en se disant que notre tour viendra sûrement.




Nous approchons le pont tournant de Surf City bridge, d'une hauteur verticale de seulement 12 pieds. Celui-ci s'ouvre à toutes les heures précises pour laisser passer les plaisanciers. Nous estimons notre arrivée au pont à 15 h 05. Malgré nos demandes faites au "bridge master" sur VHF, il ne nous attend pas. Le pont se referme devant nous. Zut! Nous l'avons manqué de 5 minutes...Nous devrons attendre la prochaine ouverture prévue à 16 h. Nous nous ancrons donc dans le chenal pour patienter. Des vents insistants allant jusqu'à 15 nœuds et du courant sont de la partie.  Durant l'attente de nombreux bateaux à moteur de grand format viennent s'engouffrer dans le chenal, près du pont.  Léane est placé en position vulnérable, non loin des marécages, entouré de ces bateaux de millionnaires... Il est 15 h 55, nous levons l'ancre et, tant bien que mal, nous tentons de pousser les moteurs pour affronter les vents qui poussent sur le franc bord de Léane. Le capitaine est rouge comme une tomate... Ça y est, nous réussissons à tourner l'étrave en direction du pont...Mais celui-ci prend une éternité à ouvrir...Nous devons maintenant nous tenir en équilibre à travers ces bateaux de plusieurs milliers de dollars qui eux ne comprennent pas pourquoi un petit "put put" de voilier désire se faufiler entre eux. Voulant éviter les bateaux à moteur, il ne reste que 4 pieds d'eau sous le voilier. Le stress est au maximum. Bénédiction! Le pont s'ouvre enfin.  Nous traversons le passage ouvert du pont, les fesses serrées et la gorge sèche. Ouf!... Mission accomplie!
Des perchoirs à pélican

Après une journée épuisante à tenter d'éviter l'échouage dans l'Intracoastal Waterway, nous arrivons enfin au lieu de notre ancrage. Devant nous, deux bateaux à moteur font demi-tour et rebroussent chemin. L'un d'entre eux nous dit qu'il n'y a pas d'eau et qu'il a touché le fond. Au même moment, l'alarme de notre profondimètre retentit. Il ne reste que 6 pouces sous le bateau. Le stress monte en flèche. Tentant de sonder les profondeurs, nous zigzaguons pour éviter de toucher le fond nous aussi. Tout à coup, nous reprenons notre route dans le chenal.  Ouf! On l'a échappé belle, encore une fois. Il semble que dans l'ICW on ne doit pas se demander si l'on touchera le fond mais bien quand on le fera...

Un dériveur intégral a l'avantage d'avoir un faible tirant d'eau mais devient toutefois vulnérable lors d'un échouage puisque ce sont les safrans* qui sont frappés en premier. Conséquemment, nous devons être tout aussi vigilants.

Nous continuons notre route en reprenant notre souffle et mouillons enfin l'ancre un peu plus loin. L'endroit est magnifique nous en oublions déjà nos péripéties de la journée.  Les manœuvres d'ancrage terminées, allez hop! Une bonne bière et "wouch wouch" le stress.

Le soleil se couche sur Topsail Beach à la hauteur de Sloop point en Caroline du nord avec 19 degrés C au thermomètre. Une petite bande de terre nous sépare de la mer... Cette nuit c'est avec bonheur que  nous nous laisserons bercer par le bruit des vagues... Belle récompense!


New Liverpool au coucher du soleil

* Le safran est une partie du gouvernail,  constitué d'un plan vertical pouvant pivoter afin de dévier le flux d'eau sous la coque pour changer la direction du navire. 


Vendredi le 1er novembre 2013
… Journée de repos
Topsail Beach (Caroline du nord)
Jour 111

Des vents forts sont annoncés aujourd'hui et la nuit prochaine. Nous décidons de rester à notre mouillage une journée de plus. Nous ne sommes pas à plaindre, l'endroit est magnifique. De toute façon on a compris qu'il ne sert à rien de se battre contre cet élément. Nous préférons la quiétude dans notre cocon...

Repos, lecture et l'observation des oiseaux occupent notre journée. Je pense bien que l'on va réussir à s'imprégner le "beat" du sud. Notre quotidien se résume à une simplicité surprenante et on aime bien cela. 









Samedi le 2 novembre 2013
… L’intracoastal… encore et encore
De Topsail Beach à Carolina Beach (Caroline du nord)
Jour 112 

C'est sous un ciel nuageux que nous quittons notre mouillage, vers 7 h45, en compagnie des voiliers New Liverpool et Angélica. Nous continuons, par habitude, notre bataille pour éviter les haut-fonds.




Dernier pont de la journée



Nous arrivons à Carolina Beach vers 3h et accrochons Léane à un mooring. Petite baie sympathique détenant 3 marinas et entourée de nombreuses résidences et condos.


Une aigrette nous reçoit au quai public de Carolina Beach



En visitant un parc, nous remarquons cette affiche non loin des structures de jeux... Pas très rassurant! 

 

Belle famille du voilier Angélica











Nous sommes 6 voiliers québécois de passage. En soirée, nous nous rejoignons au restaurant pour une rencontre très agréable.


Les équipages des voiliers Going Knots, New Liverpool et Léane 1



Les québécois débarquent au quai du restaurant



Équipages de Croix du sud, New Liverpool, Going Knots, Angélica, Léane 1 et Océane



Dimanche le 3 novembre 2013
… Marcher sur la plage
Carolina Beach (Caroline du nord)
Jour 113

Nous décidons de rester une journée de plus. L'endroit est sympathique d'autant plus que le maître du port est aux petits oignons avec nous, nous offrant même de nous conduire à l'épicerie, si besoin est...

Après quelques bricoles sur le bateau, nous partons faire un tour à la plage. Malgré la température qui est plus fraiche,  c'est avec plaisir que nous déambulons pied nus sur le bord de la mer.






Pieds nus??? sauf pour le capitaine qui ne sort jamais sans ses "Crocs"


  
Structure aidant à la survie des tortues de mer suite à l'éclosion des œufs.



Lundi le 4 novembre 2013
… Quand le vent s’en mêle
De Carolina Beach (Caroline du nord) à North Myrtle Beach (Caroline du sud)
Jour 114

Bonne fête ma belle Marie-Eve, pour tes 30 ans.



Bien que notre voyage soit des plus agréable, il n'en demeure pas moins que d'être loin des miens me rend nostalgique lors d'occasions comme aujourd'hui. Sentiment quelque peu contradictoire... 

La nuit dernière a particulièrement été mouvementée avec des pointes de vent allant jusqu'à 25 nœuds (45 km/heure). Malgré notre sommeil peu réparateur, nous quittons Carolina Beach vers 8 heures, en compagnie de New Liverpool.


 


Nous poursuivons notre descente dans l'Intracoastal avec grande vigilance. Nous rencontrons sur notre route plusieurs voiliers arrêtés au centre du canal, malgré eux. Pour notre part, nous naviguons ce segment avec succès, sous une température fraiche mais ensoleillée. Nous sommes bien contents de profiter de notre abri qui nous protège du vent froid... 


Un capitaine préoccupé mais au bien au chaud



Celle-là on ne pouvait pas la manquer



Nous faisons notre entrée en Caroline du sud et mouillons l'ancre dans la Calabash creek.




À bientôt!




1 commentaire:

  1. Quelle belle plume... j'adore lire votre aventure :) Je découvre aussi les difficultés et le stress reliés à ce genre de péripétie. À cela s'ajoute des photos époustouflantes. Wow. Merci de me faire voyager avec vous :) Johanne

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